IONESCO

Le roi se meurt

Voici une pièce que je conseillle ! je l'ai vraiment adoré ! Comédie très burlesque!D'emblée le roi sait qu'il va mourir.Le décor lui-même meurt en même temps que le personnageAu travers de cette comedie burlesque Ionesco, traite le sujet : de l'angoisse l'homme face à la mort c'est grincant comme pièce , et met l'homme face à une evidence qu'il ne peut fuir !

en voici un extrait:

Le Roi Bérenger 1er va mourir. A ses côtés se tiennent sa première épouse, la Reine Marguerite et sa deuxième épouse, la Reine Marie, ainsi que le Médecin, Juliette, femme de ménage et infirmière, et un vieux garde.
La scène représente la salle du trône, "vaguement délabrée". Au milieu du plateau, le trône du Roi. De part et d'autre de la scène, deux trônes plus petits qui sont ceux des deux reines. Dans le coin du plateau, ui fauteuil de malade, à roulettes et dossier avec couronne et insignes royaux, une bouillotte et une couverture Le Roi se tient péniblement debout, le sceptre à la main.)
LE MÉDECIN. - Il étouffe.
MARGUERITE.- La peur lui bouche l'horizon.
MARIE.- Laisse-toi inonder par la joie, par la lumière, sois étonné, sois ébloui. L'éblouissement pénètre les chairs et les os comme un flot, comme un fleuve de lumière éclatant. Si tu le veux.
JULIETTE.- Il voudrait bien.
MARIE, joignant les mains ; ton des supplications. - Souviens-toi, je t'en supplie, de ce matin de juin au bord de la mer, où nous étions ensemble, la joie t'éclairait, te pénétrait. Tu l'as eue cette joie, tu disais qu'elle était là, inaltérable, féconde, intarissable. Si tu l'as dit, tu le dis. Cette resplendissante aurore était en toi. Si elle l'était, elle l'est toujours. Retrouve-la. En toi-même, cherche-la.
LE ROI.- je ne comprends pas.
MARIE.- Tu ne te comprends plus.
MARGUERITE.- Il ne s'est jamais compris.
MARIE.- Ressaisis-toi.
LE ROI.- Comment m'y prendre ? On ne peut pas, ou bien on ne veut pas m'aider. Moi-même, je ne puis m'aider. 0 soleil, aide-moi soleil, chasse l'ombre, empêche la nuit. Soleil, soleil éclaire toutes les tombes, entre dans tous les coins sombres et les trous et les recoins, pénètre en moi. Ah ! Mes pieds commencent à refroidir, viens me réchauffer, que tu entres dans mon corps, sous nia peau, dans mes yeux. Rallume leur lumière défaillante, que je te voie, que je te voie, que je te voie. Soleil, soleil, me regretteras-tu ? Petit soleil, bon soleil, défends-moi. Dessèche et tue le monde entier s'il faut un petit sacrifice. Que tous meurent pourvu que je vive éternellement même tout seul dans le désert sans frontières. Je m'arrangerai avec la solitude. je garderai le souvenir des autres, je les regretterai sincèrement. Je peux vivre dans l'immensité transparente du vide. Il vaut mieux regretter que d'être regretté. D'ailleurs, on ne l'est pas. Lumière des jours, au secours !
LE MÉDECIN, à Marie.- Ce n'est pas de cette lumière que vous lui parliez. Ce n'est pas ce désert dans la durée que vous lui recommandiez. Il ne vous a pas comprise, il ne peut plus, pauvre cerveau.
MARGUERITE.- Vaine intervention. Ce n'est pas la bonne voie.
LE ROI.- Que j'existe même avec une rage de dents pendant des siècles et des siècles. Hélas, ce qui doit finir est déjà fini.
LE MÉDECIN.- Alors, Sire, qu'est-ce que vous attendez ?
MARGUERITE.- Il n'y a que sa tirade qui n'en finit plus.

Ionesco, quel génie de l'absurde avec de grand messages sociaux, vous avez hommis de parler de "Rhinocéros" qui est une grande oeuvre ou chacun devient un rhinocéros car il entre dans les rangs à sa façon, c'est superbe, amusant. J'ai beaucoup aimé "La cantatrice chauve" cette pièce ou tout le monde se parle pour ne rien dire, ou personne ne s'écoute pas besoin de regarder bien loin pour comprendre l'actualité des thèmes abordés.

Bref, je l'aime beaucoup et dans la même veine, il y a aussi Samuel Becket qui a écrit de belles choses ou Claude Meunier dans le québecois.

Malheuresement je n'ai aps mlu rhinocéros ! C'est pour cela que je n'en ai pa sparlé ! J'aimerai bien lire Beckett, j'en ai beaucoup entendue parlé, que me conseilles-tu?

J'aimerai bien lire Beckett, j'en ai beaucoup entendue parlé, que me conseilles-tu?[/quote]

Moi ejt e conseillerais "En attendant Godot" c'est le plus classique mais je l'adore moi, je l'ai lu plusieurs fois et j'y prends chaques fois beaucoup de plaisir. ça parle de l'attente des gens face à la vie, de l'inactivité envers nos rêves, du fait que l'on attend souvent quelqu'un pour agir, le tout assez humoristique, bref, je l'adore.

j'en prends note ! merci !

Je fais ici la critique de La cantatrice chauve que je n'avais pas faite encore mais que j'ai lu voilà quelques temps déjà.

La cantatrice chauve rompt complètement avec le théâtre classique; ici le dialogue n'a pas de sens, pas de logique, les liens temporels et spaciaux sont bousculés pour donner un ensemble qui met le doigt sur la non-communication, le non-sens. Le surréalisme de Ionesco met l'accent sur la forme et non sur le fond et cette forme cherche à éviter l'incontournable intrigue du théâtre classique.

Me concernant, je dois être trop classique car même si beaucoup ont crié au génie, le surréalisme ne m'a jamais parlé, qu'il soit littéraire, cinématographique, graphique, il m'a toujours profondément ennuyé. Désolé.