songes d'un art aimé
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le temps de lire , comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre Daniel PENNAC
 
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 Hennig Mankell.

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MDV
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MessageSujet: Hennig Mankell.   Hennig Mankell. Icon_minitimeMer 24 Mai - 15:00

Hennig Mankell, c'est avant tout une tristesse indéfinie et tout un cortège d'angoisses brumeuses qui chuchotent et se traînent sur les routes de Scanie, au sud de la Suède contemporaine. Angoisses existentielles du héros, le commissaire Kurt Wallender, toujours à se poser des questions sur son père, lequel n'a jamais fait que peindre et repeindre le même tableau, un soleil couchant qui ne se couchait jamais (où était-ce un soleil levant qui ne ... ?) Angoisses profondes d'un pays où l'insécurité monte en flèche et où la violence s'est banalisée en même temps que s'installait la haine des forces de l'ordre. Angoisses aussi d'un monde où tout va désormais beaucoup plus vite sans que l'on puisse rien y faire.

Alors, bien sûr, il faut aimer parce que, surtout dans certains ouvrages de l'auteur (je conserve le souvenir d'un "Meurtriers sans visages" qui m'avait vraiment semblé tourner en rond sur lui-même dans son nihilisme), c'est très difficile à supporter.

Cependant, si vous avez déjà fait connaissance avec la Suède peinte par Walhöö et Sjöwall dans leurs romans des années soixante, cette Suède désespérément grise et ouatineuse, où les cris des assassinés s'étouffent dans la neige, la pluie et le brouillard, où le suicide reste toujours une éventualité acceptable pour échapper à un hiver qui dévore le soleil, vous ne serez pas tout à fait dépaysé : finalement, la Suède de Mankell, ce n'est que le cran au-dessus.

Bien que Mankell ne soit pas à lire en toutes circonstances - si vous comptez faire un court séjour à l'hôpital pour un check-up ou une intervention bénigne, n'emportez rien de lui, fiez-vous plutôt à Wentworth ou à Perry - il n'en demeure pas moins un romancier habile, pas toujours où on l'attend d'ailleurs. Une histoire de meurtre bien sanglante telle que "La Cinquième femme", a quelque chose de morne alors que, avec "La Muraille Invisible", il signe un polar centré sur l'informatique qui non seulement peut être lu par le profane mais accomplit le rare tour de force d'entraîner le lecteur dans une aventure fascinante.

Dans "L'Homme qui souriait", il n'y est absolument pas question d'informatique mais de meurtres maquillés en accidents sur fonds de malversations et de traffics inavouables et c'est l'un des meilleurs Mankell que j'aie lus : sombre (ces paysages du début, avec leurs dunes sous la pluie, alors que Wallander se demande si, oui ou non, il va démissionner), amer, suintant la peur et le désenchantement. La fin est "heureuse". Enfin, disons qu'elle est morale puisque le Grand Méchant - qui est vraiment un Grand Méchant - finit par tomber et on le regrette car elle fait un peu appliquée, elle ne colle pas avec ce que nous savons de ces hommes de pouvoir qui se livrent à des actes peu recommandables, se font parfois piéger par des policiers ou des juges extrêmement habiles et concernés et qui, cependant, finissent par échapper à un châtiment mérité.

Et comme toujours chez Mankell, il y a "le" petit détail fantastique, presque expressionniste : les peintures de guerre du "Guerrier solitaire", les corps enterrés puis déterrés des "Morts de la Saint-Jean" ... et, pour "L'Homme qui souriait", une chaise abandonnée au beau milieu d'une route solitaire, avec un mannequin assis.

Un polar honorable donc qui devrait vous faire passer un excellent moment.
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