songes d'un art aimé
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le temps de lire , comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre Daniel PENNAC
 
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 Salvador Dali

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Descent
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MessageSujet: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 2:06

Je me devais de rédiger quelque chose à propos de mon artiste favori... Very Happy

On croit connaître Salvador Dali... Il suffit de repenser à ces images télévisées des années 70 où il se ridiculisait (il avait bien entendu conscience de cela), où une foule de jeunes amusés l'accompagnait avec des panneaux à sa gloire ("Le Maître")... La mémoire populaire a retenu cet exhibitionisme et les "farces" de ce peintre. Certains même ignorant tout de sa production mais connaissant le personnage !

Salvador Dali naît en 1904 à Figueras, dans la bourgeoisie de cette petite ville de Catalogne (son père est notaire). Sa naissance et son enfance furent cependant marquées par une expérience traumatique : ses parents lui ont donné le même prénom que son frère ainé décédé en 1903. Cette question du "double" devait le hanter durant des années et le poussa à s'affirmer, à se différencier de ce frère dont le portrait ornait la chambre à coucher de ses parents !

Ainsi, très tôt, il manifesta des dons incroyables pour le dessin (il est meilleur que Picasso -un autre génie- au même âge). Il est tellement doué qu'à 14 ans il expose déjà des tableaux lors d'une exposition au théâtre de la ville. C'est une soif extraordinaire de connaissance et de technique qui l'anime. Il peint alors dans un style impressionniste. Devant tant de talent précoce et de volonté, un ami proche des Dali, issu d'une famille d'artistes, encourage le notaire à laisser son fils prendre la voie qui lui semble toute traçée. Les dernières rétiscences du père sont finalement vaincues avec la perspective d'une carrière dans les Beaux-Arts et aussi parce que Salvador dont le caractère est "incorrigible" ne semble être bon à rien en dehors de ce domaine.

A 17 ans il rentre donc aux Beaux-Arts de Madrid. Il rencontre Frederico Garcia Lorca et Luis Bunuel et devient le chef de file excentrique (il adopte un look avec de long cheveux noirs raidis, se laisse pousser les pattes, s'affuble d'une canne...) d'un petit groupe qui ne jure plus que par lui, après avoir vu ses tableaux d'inspiration futuristes dans sa chambre d'étudiant. Il est renvoyé de l'école définitivement pour "indiscipline" avant l'obtention de son dîplome. Dali n'en a cure. Il a developpé cette idée qu'il doit faire le contraire de ce que tous les autres font. En faire même un mode de vie. Et il n'a rien à apprendre de la plupart de ses professeurs. Son père est attéré et doit subvenir à ses besoins. La relation père-fils alternera toujours entre les sentiments de fierté et la douche-froide.

Et pourtant, fin 1925, Dali a droit à sa première exposition personnelle dans une galerie de Barcelone. Il commence à affirmer son propre style, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il ne le maîtrise complètement. Paris, alors la capitale mondiale des Arts, entend parler un petit peu de lui. Il se rend compte alors qu'il doit y aller pour un premier contact. La ville étant à l'avant-garde de ce qui arrive quelques années plus tard en Espagne. Cette fois-ci, c'est Miro en personne qui écrit au père de Dali qu'il est sûr que son fils sera reconnu. Le père est impressionné, mais au fond c'est encore lui qui doit financer le voyage éclair de son fils en France. Grâce à une relation, Dali peut même rencontrer Picasso. Il est très ému de rencontrer un tel artiste (Dali considerera Picasso comme son père spirituel, et bien entendu devra aussi le "vaincre" -comme son propre père- pour s'affirmer en tant qu'homme.). Il lui déclare être venu le voir avant d'aller au Louvre. Ce à quoi Picasso répond "Vous n'avez pas tort".

C'est à partir de cette époque qu'il découvre le peintre métaphysique Italien (De Chirico) qui annonce le surréalisme et se passionne pour Freud et la psychanalyse. Le paysage désertique de Cadaquès, à quelques kilomètres de Figueras, apparaît de plus en plus souvent dans ses toiles. Le jeune homme, vit dans la cellule familiale et approche de son propre aveu la folie. Il crée sous une impulsion délirante de ses peurs (il est doté d'une timidité maladive ainsi que de pas mal de phobies), tentant de les exorciser et d'en extraire un vision fascinante en même temps. L'exploration hasardeuse et l'analyse de son inconscient devenant son obsession et sa méthode de création propre. Il la baptisera "méthode de paranoïa-critique" quelques années plus tard.

1929 voit un second voyage à Paris, à l'occasion du tournage du film "Un Chien Andalou" de Bunuel, auquel Dali a participé pour le scénario. On le présente à des artistes issus de l'avant garde qu'il tient à inviter dans sa région natale pour les vancances d'été. Ainsi Bunuel, Magritte et Eluard répondent à son invitation. Cet évênement s'annonce comme un tournant majeur dans la vie du peintre. Il tombe fou amoureux de la femme d'Eluard, Gala, et se débat pour aligner trois mots lors de ses crises de fou-rire nerveux. Gala, comprend et lui déclare qu'ils ne vont plus se quitter. Elle reste alors que les autres invités repartent. Ce n'est bien entendu pas du goût du père de Salvador qui voit en elle une femme manipulatrice et sans vertu. Cela aboutira à l'expulsion de Dali, qui ne veut rien entendre, hors des siens. Il trouvera refuge, grâce à la vente de quelques tableaux, dans une maison de pêcheur minuscule dans le village voisin de Port Lligat grâce à une des seules personnes qui l'ai soutenu.

Gala lui permet d'échapper à la folie, ainsi que d'expérimenter pleinement l'amour et la sexualité. Un domaine qui le terrorisait autrefois. Il intègre le groupe surréaliste d'André Breton qui voit dans la méthode de paranoïa-critique de Dali, un élément de premier ordre pour son mouvement. Bien qu'il craigne souvent que Dali aille "trop" loin et refuse de se limiter. Certains thèmes étant mal vus (le détail scatologique du tableau "Le Jeu Lugubre" fit grand bruit). D'un point de vue extérieur, on prétend que l'arrivée de Dali au sein du mouvement a sauvé celui-ci de l'académisme. Salvador Dali décortique, engrange toutes les subtilités du Surréalisme, en parfait élève, avec l'ambition d'en devenir le maître plus tard.

Diverses expositions à Paris au début des années 30 le font réellement connaître. Un de ses tableaux les plus connus : Persistance de la Mémoire date de cette époque (il est aujourd'hui au MOMA de New York). Dali est sur tous les fronts, peintures, objets, idées pour l'industrie, écrits, dessins pour la mode... Gala lui sert de muse, d'amante, d'agent, de représentant... Ils emménagent dans un appartement à Paris pour les "affaires" et reviennent à Port Lligat pour fuir toute l'agitation Parisienne. Il se conconcte un personnage provocateur dont la vie se confond en permanence avec le surréel, exagérant tout à souhait, il porte maintenant la moustache qui deviendra un des signes particulier de son physique. Les expositions se font internationales...

Ses tableaux, la plupart de petite taille, regorgent de détails et de second plans... On se demande même quelle est sa technique pour peindre des traits aussi fin qu'un cheveu ! Il peindra souvent aussi des "images doubles". Deux sujets présents sur une même toile, tels une illusion d'optique. Puis les heures sombres arrivent. Il a la prémonition de la guerre civile qui s'annonce en Espagne, et doit fuir le pays pour l'Italie. Garcia Lorca meurt fusillé sommairement par les Franquistes.

En 1940, le couple s'exile aux Etats-Unis à cause de la seconde guerre mondiale. Dali perçoit la gloire à portée de main et devient aussi très à la mode dans ce pays. Des incidents anodins font une publicité étonnante comme le découvre le peintre. Il fût arrêté pour avoir brisé la vitrine d'un magasin de la 5ème Avenue de New York qu'il avait décoré auparavant. Il n'avait pas été prévénu des changements que la direction du magasin avait apporté à son étalage et voulait légitimement qu'on retire son nom de celui-ci. Il donne aussi de somptueuses interviews dans un mélange de Français, Espagnol et Anglais (dont il ne connait que quelques mots). A la question "prenez vous des drogues" il répond "I am the druuuugs !". Il déclare aussi que l'unique différence entre un fou et lui, c'est que lui n'est pas fou.

Exaspéré par ce succès et sa richesse naissante, André Breton compose l'anagramme Avida Dollars à partir des lettres du nom du peintre. Les rapports se sont détériorés entre les deux hommes. Breton juge son attitude trop "commerciale". Dali sera radié du mouvement peu après. Mais participera tout de même aux manifestations et aux exhibitions, les surréalistes ne pouvant se passer de l'imagerie "Dalinienne".

La bombe atomique de 1945 a une répercussion sur le style des tableaux du peintre. Il utilise maintenant une méthode de calcul compliquée pour les espaces sur ses toiles et l'atome devient un sujet à part entière. Le tout glissant vers un mysticisme "nucléaire"... En fait il n'est pas croyant, mais se délecte que ces nouveaux tableaux agacent profondément ses ex-compagnons surréalistes qui sont ouvertement contre la religion. Toujours ce sens de la provocation. Il déclare aussi vouloir corriger le fait que tous les tableaux religieux présentent le Christ avec une longue barbe tel un "radical-socialiste" poussiéreux. Le sien sera jeune, imberbe, beau.

Les mécènes et collectionneurs aux USA achètent pratiquemment toutes les productions. Une seule chose a changé depuis la fin de la guerre, ils logent maintenant dans des hotels luxueux de New York et Paris lorsque cela est nécessaire. Le reste du temps, ils le passent à Port Lligat, Dali ne peut s'éloigner trop longtemps de sa terre natale. Il reprend contact avec son père qu'il n'a pas revu depuis son expulsion de la maison familiale. Les années 50 et 60 voient le gigantisme s'emparer du personnage. Il peint des tableaux de quatre mètres sur trois (on est loin des peintures de 15 cm des années 30) reprenant de grands thèmes : Découverte de l'Amérique, Pêche aux thons, Toréro Hallucinogène. Il synthétise son propre style avec des influences anciennes et modernes (Surréalisme, Art Pompier, Pointillisme, Tachisme, Pop Art psychédélique...) résultant en une sorte de testament des quarante années de recherche picturale de la vie de Dali.

Il a droit à tous les honneurs, considéré comme une véritable "star". L'Espagne le décore de la Croix d'Isabelle la Catholique, la plus haute distinction de l'Etat. La France le fait membre étranger de l'Institut de France. Pour autant, il demeure très accessible. Lors des séjours Parisiens à l'hotel Meurice, l'entrée de sa suite est ouverte à qui veut (à certaines heures). Une cour de partisans et courtisants les plus hétéroclites (cela va du hippie à l'hygiène douteuse au ministre en costume trois pièces) déambulent tout autour de lui pour son plus grand plaisir. Toujours le surréel et le hasard objectif. Il signe aussi de fausses lithographies prétendant vouloir qu'il y ait un faux Dali avec sa vraie signature, de Katmandou à Santiago du Chili.

La fin de sa vie est cependant moins drôle. Au tout début des années 80, lui et Gala sont malades au retour du dernier voyage à New York. Et leur état ne fera qu'empirer. Gala meurt en 1982. Il se retrouve seul, sans repères. Heureusement des connaissances proches de son village s'occupent de lui. Il vit reclus et presque sans argent (les impôts, les dépenses, les escrocs ont sévis). En 1983 il peint sa toute dernière toile, minimale et éthérée. L'année suivante il tente de se suicider par déshydratation. Il ne pourra plus se nourrir normalement. Il meurt finalement en 1989. Son valet mourrant de chagrin en suivant. Son corps repose dans le théâtre-musée Dali de Figueras inauguré en 1974.
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 18:24

J'aime beaucoup cet artiste sic "Extrordinaire" Very Happy
J'aime el groupe auquel il a appatenu au début des années 20, les surréaliste qui me sont cher. Il est vrai que pour la plupart des gens retiennent son côté fantasque et burlesque ! Je vais essayer de retranscrire un article qui traîne dans mes affaires pour que vous puissiez le lire !



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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 18:29

Merci pour cette biographie, je suis moi meme tres impressionner part le travail de dali.......(j aimerais temps avoir autant de talent)....Je connaissait plus ou moins sa vie mais pas tout, voila les ombres dissipées desormais grace a toi descent.
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 19:17

C'est un plaisir Vivien. Et encore il y a tellement de choses à dire sur lui...j'ai vraiment abrégé! Et merci Julie pour les tableaux (je n'ai pas osé de peur de "surcharger") et l'article!
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 19:26

Descent a écrit:
C'est un plaisir Vivien. Et encore il y a tellement de choses à dire sur lui...j'ai vraiment abrégé! Et merci Julie pour les tableaux (je n'ai pas osé de peur de "surcharger") et l'article!

Joc pas grave !
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeLun 8 Aoû - 19:41

excuse moi julie je t ai oublié dans mon élan de joie apres cette article....
les images son bien surtout la derniere je ne la connaissais pas comme cela. Salvador Dali Or
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeMer 10 Aoû - 19:49

Oui le dernier c'est un bel exemple d'images doubles. Wink
Le titre, de mémoire, est "Métamorphose de Narcisse".

J'éditerai un peu le texte pour corriger les répétitions de mots (par manque de temps j'ai livré la version brute).
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitimeSam 22 Oct - 14:18

C'est mon peintre préféré !
J'admire tout ce qu'il fait et il mérite d'avoir une gloire immense
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MessageSujet: Re: Salvador Dali   Salvador Dali Icon_minitime

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