songes d'un art aimé le temps de lire , comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre Daniel PENNAC |
| | REVERDY | |
| | Auteur | Message |
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vivien ¤
Nombre de messages : 137 Localisation : aux pays des mirabelles Date d'inscription : 01/07/2005
| Sujet: REVERDY Mer 21 Sep - 3:25 | |
| J'ai lu" La Lucane ovale" et un peu d'autres....J'ai vraiment aimé, ça a son charme mais c'est quelque fois un peu noir? Autrement, il a écrit des recueils avec la participation de Picasso(illustrations), ils se connaissaient bien..voilà! | |
| | | vivien ¤
Nombre de messages : 137 Localisation : aux pays des mirabelles Date d'inscription : 01/07/2005
| Sujet: Re: REVERDY Mer 21 Sep - 3:31 | |
| Ici même une adresse sur Reverdy avec sa bibliographie: http://www.chez.com/lyres/reverdy/bibliogrReverdy.htm voila je rechercherai mieux plus tard...... | |
| | | julie Boss Hogg
Nombre de messages : 1972 Date d'inscription : 05/04/2005
| Sujet: Re: REVERDY Mer 21 Sep - 15:52 | |
| Voici une tite bio:
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Poète du cubisme, né en 1889, Pierre REVERDY s'installe à Solesmes en 1926. A-t-il répondu à l'appel de Dieu ? Peut-être ! Pendant 34 ans, le poète va partager sa vie entre l'Abbaye, sa maison de la rue du Rôle et Paris. Malade, il décède le 17 juin 1960 à 71 ans, quittant ainsi Solesmes, "cet affreux village où il fait toujours froid".
Pierre Reverdy est né le 13 septembre 1889 à Narbonne dans l'Aude. Il meurt le 17 juin 1960 à Solesmes. Quittant le sud de la France, il arrive à Paris le 3 octobre 1910. Il s'installe à Montmartre, d'abord rue Ravignan puis au 12 de la rue Cortot. Pour survivre, il trouve quelques petits boulots. En 1912, Pierre Reverdy est correcteur dans une imprimerie. Il compose alors lui-même ses premiers ouvrages: "Poèmes en prose" en 1915, illustrés par Juan Gris, "La lucarne ovale" en 1916 ou "Le voleur de Talan" en 1917. Les poèmes de Pierre Reverdy sont à son image, solitaires et secrets. "De ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particulièrement remarquable pour la gagner, ni pour la perdre". Durant ses premières années parisiennes, il fait la connaissance de nombreux artistes qui lui resteront fidèles: les peintres Juan Gris, Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse, Fernand Léger; le poète Max Jacob; les sculpteurs Pablo Gargallo et Henri Laurens... Le sculpteur espagnol Pablo Gargallo et sa femme rendent de fréquentes visites au poète dans sa retraite solesmienne. "Ne me fais pas trop attendre, si mettre la main à la plume n'est pas une trop lourde tâche pour un habile sculpteur", lui écrit-il. En 1917, il fonde la revue Nord-Sud dont il est le directeur gérant. Cette revue dont le 1er numéro date du 15 mars, voit se succéder de nombreuses signatures, pour la plupart des amis du poète: Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Paul Dermée, Tristan Tzara ou André Breton. La revue Nord-Sud cesse de paraître en octobre 1918. Pierre Reverdy collabore aussi à d'autres revues dont "Sic" et "Littérature". A 37 ans, le 28 mai 1926, le poète quitte Paris avec sa femme Henriette et s'installe à Solesmes, à l'ombre de l'Abbaye bénédictine. A t il répondu à l'appel de Dieu ? Peut-être ! Les Solesmiens rencontrent souvent le poète à l'église où il semble prier avec conviction, lui qui s'est converti au christianisme depuis peu. "En allant à Dieu, on perd toute illusion sur soi pour gagner une vue sur son être réel", écrit-il dans "Le Gant de Crin", un de ses premiers livres écrit à Solesmes en 1927. Le béret vissé sur la tête, il passe pour un original dans le village. Durant les 34 années qu'il passe à Solesmes, Pierre Reverdy fait de fréquents déplacements sur Paris, notamment lorsqu'il fait paraître de nouveaux livres. Dans sa maison de la rue du Rôle, il s'occupe de son jardin et élève des lapins blancs. C'est une très jolie maison, massive, construite en pierre. D'année en année, le poète et son épouse vont la rendre confortable. Puis viennent les jours sombres de la grande guerre et de l'occupation. Reverdy ne supporte pas l'uniforme allemand et encore moins l'intrusion de l'occupant dans sa propre maison. Il vend celle-ci et se réfugie dans une petite maisonnette au fond du jardin. "En janvier 1943 -je suis chassé de ma maison- au fond du jardin, je fais rafistoler une bicoque, les matériaux manquent et ils sont de mauvaise qualité", écrit-il dans "Un morceau de pain noir", ouvrage qui rassemble des notes de 1942 et 1943. Aidé de sa femme Henriette, Pierre Reverdy va faire de cette nouvelle demeure un havre de paix et de tranquillité. Il écrit, entouré de livres. En 1945, il laisse s'installer la Libération dans tout le pays mais lui, le rebelle, l'incompris, reste dans cette petite maison. A Solesmes, Pierre Reverdy a écrit une vingtaine de poèmes, notes ou contes. Son dernier ouvrage, "La Liberté des mers", date de 1960. Malade, il décède le 17 juin 1960, à 71 ans. Il quitte ainsi Solesmes, "cet affreux petit village où il fait toujours froid". "Le poète est mort dans la solitude d'une abbatiale et la discrétion d'une petite maison, sans bruit, sans trouver la rime", dira de lui un de ses lecteurs, un rien nostalgique.
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| | | vivien ¤
Nombre de messages : 137 Localisation : aux pays des mirabelles Date d'inscription : 01/07/2005
| Sujet: Re: REVERDY Jeu 22 Sep - 11:25 | |
| merci julie
Voila un p'tit plus...
LA VIE ET L'OEUVRE DE PIERRE REVERDY Pierre Reverdy est né à Narbonne le 13 septembre 1889. Il a grandit au pied de la Montagne Noire dans la maison de son père. Celui-ci lui a appris a lire et écrire. Il venait d'une famille de sculpteur, de tailleurs de pierre d'église. Toute sa vie en sera marquée par un sentiment de religiosité profonde que l'on retrouve dans sa poésie. Il a poursuivit ses études a Toulouse et a Narbonne.
Il arrive a Paris en octobre 1910. C'est la qu'il rencontre ses premiers amis, a Montmartre, du coté du désormais célèbre bateau-lavoir. Pendant seize ans, il vivra, survivra, pour créer des livres. Ses compagnons sont Picasso, Braque, Matisse, et bien d'autres. Toutes ces années sont liées de près ou de loin a l'essor du Surréalisme, dont il sera l'un des inspirateurs, bien que Reverdy ne s'y liera jamais, il influença part son approche des gens comme Aragon, André Breton ou Paul Eluard. En 1917, il fonde la revue Nord-Sud a laquelle collaborerons Apollinaire, Aragon, Breton, Tzara et bien d'autres.
Puis, en 1926, il choisit Dieu et part vivre à Solesmes, il avait alors 37 ans, il y resteras jusqu'a sa mort, a 71 ans en 1960. La sont nés ses plus beau receuils, tel Sources du vent, Ferraille, le chant des morts... Reverdy est une sorte de mystique de la poésie, son approche du réèl fait pensée aux images de nos cathédrales, a ce foisonnement, cette débauche de formes pour exprimer l'élan mystique des constructeurs.
Sa poésie:
La poésie de Pierre Reverdy est toute empreinte de malaise, de spleen à l'instar de Baudelaire, on y sent un mal-être latent. Reverdy a été l'un des inspirateurs du surréalisme. Voici ce qu'en dit André Breton dans ses entretiens avec André Parinaud en 1932
"Ce qui se prête bien mieux à notre réunion (vers 1919, 1920), c'est la pièce presque nue où nous reçoit Pierre Reverdy, généralement le dimanche. il habite au haut de Montmartre, rue Cortot. à quelque-, pas de la rue des Saules. L'étonnant « climat » qui règne ici, rien ne peut en donner idée comme cette admirable phrase de Reverdy lui-même, qui ouvre La lucame ovale :
« En ce temps-là le charbon était devenu aussi précieux et rare que des pépites d'or et j'écrivais dans un grenier où la neige, en tombant par les fentes du toit, devenait bleue. »
Une telle façon de dire n'a pour moi rien perdu de son enchantement. instantanément, elle me réintroduit au coeur de cette magie verbale qui, pour nous, était le domaine où Reverdy opérait. Il n'y avait eu qu'Aloysius Bertrand et Rimbaud à s'être avancés si loin dans cette voie. Pour ma part, j'aimais et j'aime encore - oui, d'amour - cette poésie pratiquée à larges coupes dans ce qui nimbe la vie de tous les jours, ce halo d'appréhensions et d'indices qui flotte autour de nos impressions et de nos actes. il taillait dedans comme au hasard . le rythme qu'il s'était créé était apparemment son seul outil. mais cet outil ne le trahissait jamais , il était merveilleux. Reverdy était beaucoup plus théoricien qu'Apollinaire : il eùt même été pour nous un maitre idéal s'il avait été moins passionné dans la discussion, plus véritablement soucieux des arguments qu'on lui opposait, mais il est vrai que cette passion entrait pour beaucoup dans son charme. Nul n'a mieux médité et su faire méditer sur les moyens profonds de la poésie. Rien ne devait, par la suite, avoir plus d'importance que ses thèses sur l'image poétique. il n'est, non plus, personne qui, de la longue ingratitude du sort, ait montré un détachement plus exemplaire." | |
| | | vivien ¤
Nombre de messages : 137 Localisation : aux pays des mirabelles Date d'inscription : 01/07/2005
| Sujet: Re: REVERDY Jeu 22 Sep - 11:32 | |
| la suite
voila quelques poémes, ce ne sont pas mes préférés mais c mieux que rien...
chemin tournant IL y a un terrible gris de poussière dans le temps Un vent du sud avec de fortes ailes Les échos sourds de l'eau dans le soir chavirant Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant des voix rugueuses qui se plaignent Un goût de cendre sur la langue Un bruit d'orgue dans les sentiers Le navire du coeur qui tangue Tous les désastres du métier
Quand les feux du désert s'éteignent un à un Quand les yeux sont mouillés comme des brins d'herbe Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles Le matin à peine levé Il y a quelqu'un qui cherche Une adresse perdue dans le chemin caché Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent A travers les branches cassées Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte
règle le mouvement et pousse l'horizon Tous les cris sont passés tous les temps se rencontrent
Et moi je marche au ciel les yeux dans les rayons Il y a du bruit pour rien et des noms dans ma tête Des visages vivants Tout ce qui s'est passé au monde Et cette fête Où j'ai perdu mon temps
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reflux
QUAND le sourire éclatant des façades déchire le décor fragile du matin; quand l'horizon est encore plein du sommeil qui s'attarde, les rêves murmurant dans les ruisseaux des haies; quand la nuit rassemble ses haillons pendus aux basses branches, je sors, je me prépare, je suis plus pâle et plus tremblant que cette page où aucun mot du sort n'était encore inscrit. Toute la distance de vous à moi - de la vie qui tressaille à la surface de ma main au sourire mortel de l'amour sur sa fin - chancelle, déchirée. La distance parcourue d'une seul traite sans arrêt, dans les jours sans clarté et les nuits sans sommeil. Et, ce soir, je voudrais, d'un effort surhumain, secouer toute cette épaisseur de rouille - cette rouille affamée qui déforme mon coeur et me ronge les mains. Pourquoi rester si longtemps enseveli sous les décombres des jours et de la nuit, la poussière des ombres. Et pourquoi tant d'amour et pourquoi tant de haine. Un sang léger bouillonne à grandes vagues dans des vases de prix. Il court dans les fleuves du corps, donnant à la santé toutes les illusions de la victoire. Mais le voyageur exténué, ébloui, hypnotisé par les lueurs fascinantes des phares, dort debout, il ne résiste plus aux passes magnétiques de la mort. Ce soir je voudrais dépenser tout l'or de ma mémoire, déposer mes bagages trop lourds. Il n'y a plus devant mes yeux que le ciel nu, les murs de la prison qui enserrait ma tête, les pavés de la rue. Il faut remonter du plus bas de la mine, de la terre épaissie par l'humus du malheur, reprendre l'air dans les recoins les plus obscurs de la poitrine, pousser vers les hauteurs - où la glace étincelle de tous les feux croisés de l'incendie - où la neige ruisselle, le caractère dur, dans les tempêtes sans tendresse de l'égoïsme et les décisions tranchantes de l'esprit.
Edition Poésie Gallimard
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le temps et moi
Dans le sous-sol le plus secret de ma détresse Où le vice a reçu la trempe de la mort je redonne le ton au disque Le refrain à la vie Un terme à mon remords
Dans le cercle sans horizon où se lamente la nature Si la chaleur-qui passe du sang à ton esprit Tu pouvais suivre la mesure En te hâtant sans bruit au tournant de la peur To ut ce qu'on m'a repris des roues de la poitrine Cette montre qui sonne l'heure sans arrêt Et l'amère lueur qui coulait goutte à goutte Entre la main et l'oeil Le chemin de la peau La débâcle au bruit sec de la glace légère qui se brise au réveil
je vais plus loin la main tendue au mouvement inconscient de la pendule Une curiosité perçante au fond du coeur Et pour toi dans la tempe le bruit sourd qui ondule Des lièvres du péché à l'haleine des fleurs
Va-et-vient lumineux Ressac de la fatigue Goutte à goutte le temps creuse ta pierre nue Poitrine ravinée par l'acier des minutes Et la main dans le dos qui pousse à l'inconnu
Edition Poésie Gallimard
------------------------------------------------------------------------------------------- outre mesure
Le monde est ma prison Si je suis loin de ce que j'aime Vous n'êtes pas trop loin barreaux de l'horizon L'amour la liberté dans le ciel trop vide Sur la terre gercée de douleurs Un visage éclaire et réchauffe les choses dures Qui faisaient partie de la mort A partir de cette figure De ces gestes de cette voix Ce n'est que moi-même qui parle Mon coeur qui résonne et qui bat Un écran de feu abat-jour tendre Entre les murs familiers de la nuit Cercle enchanté des fausses solitudes Faisceaux de reflets lumineux Regrets Tous ces débris du temps crépitent au foyer Encore un plan qui se déchire Un acte qui manque à l'appel Il reste peu de chose à prendre Dans un homme qui va mourir
edition Poésies Gallimard
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a double tour
je suis si loin des voix Des rumeurs de la fête Le moulin d'écume tourne à rebours Le sanglot des sources s'arrête L'heure a glissé péniblement Sur les grandes plages de lune Et dans l'espace tiède étroit sans une faille je dors la tête au coude Sur le désert placide du cercle de la lampe Temps terrible temps inhumain Chassé sur les trottoirs de boue Loin du cirque limpide qui décline des verres Loin du chant décanté naissant de la paresse Dans une âpre mêlée de rîtes entre les dents Une douleur fanée qui tremble à tes racines je préfère la mort l'oubli l'a dignité je suis si loin quand je compte tout ce que j'aime
Edition Poésies Gallimard | |
| | | julie Boss Hogg
Nombre de messages : 1972 Date d'inscription : 05/04/2005
| Sujet: Re: REVERDY Jeu 22 Sep - 12:14 | |
| merci pour ces poèmes Ils sont très beau ! | |
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| Sujet: Re: REVERDY | |
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