julie Boss Hogg
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| Sujet: nouvel obs: étonnant et mystérieux Code Voynich Mar 29 Nov - 13:59 | |
| le mystère littéraire
- Citation :
- S'agit-il d'un traité d'astrologie, d'alchimie, de cosmologie, de botanique, ou de tout autre chose ? Nul ne sait. En quelle langue est-il rédigé ? Nul ne sait non plus : tout juste si, dans cette écriture cursive, on peut reconnaître des lettres latines, parsemées de caractères grecs et hébreux, le tout parfois tracé à l'envers, soit de droite à gauche, soit de haut en bas, selon une technique de cryptographie jusqu'ici inviolée. Bref, le « Manuscrit Voynich » demeure impénétrable. En publiant ce tout premier fac-similé intégral, Jean-Claude Gawsewitch peut donc se déclarer fier de son coup : « Jamais aucun éditeur n'a eu le culot de sortir un bouquin aussi parfaitement illisible... » Illisible, mais d'une étrange beauté, avec ses grandes et nombreuses illustrations en couleur représentant des plantes inconnues, des figures astrales et zodiacales, des fontaines de jouvence. Avec partout des ribambelles de petites femmes nues joliment potelées, qui ont parfois la fantaisie de s'accrocher à d'insolites organes sexuels végétaux.
Le peu qu'on sait de cet énigmatique manuscrit est expliqué dans l'introduction de Pierre Barthélémy. Après une brève apparition attestée à la fin du xvie siècle, l'ouvrage avait disparu. Il ne fut redécouvert qu'en 1912 par Wilfrid Voynich, une sorte de pharmacien bouquiniste pas très clair lui non plus, qui le dénicha en Italie, dans un couvent dont les bons pères jésuites avaient besoin d'argent pour réparer leur toiture. Dans le lot des manuscrits proposés, Voynich fut aussitôt séduit par celui auquel il devait laisser son nom : « Comparé aux autres, richement décorés d'or, il ressemblait tellement à un vilain petit canard que mon intérêt s'éveilla aussitôt. » Parmi les livres d'heures habituels, le bouquiniste avait flairé la bonne affaire. Jusqu'à sa mort, en 1930, il devait étudier son acquisition, avec la conviction que le manuscrit avait été rédigé de la main même de l'illustre philosophe anglais Roger Bacon. Ce qui obligeait à le dater du XIIIe siècle, et lui conférait une formidable plus-value sur le marché bibliophilique : Voynich n'entendait pas s'en défaire à moins de 160 000 dollars. Sur ce plan, c'est raté, sa veuve ayant fini par léguer gratuitement le manuscrit à l'université Yale, en 1960. Aujourd'hui on estime que l'ouvrage date plutôt du début du XVIe, le style de son écriture (illisible) ainsi que la fantaisie de ses illustrations paraissant peu compatibles avec l'époque gothique : exit donc la main de Roger Bacon. Mais il a été étudié sous toutes les coutures par de nombreux spécialistes, civils et militaires, de la cryptographie. Nul n'a encore réussi à « casser » son code. Or ces spécialistes ne disposaient le plus souvent que de mauvaises reproductions partielles. Désormais l'ouvrage est intégralement disponible dans toutes les bonnes librairies, ce qui devrait multiplier les vocations : qui sait, un des lecteurs du livre illisible trouvera peut-être la solution.
« Le Code Voynich », présentation de Pierre Barthélémy, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 250 p., 55 euros.
Fabien Gruhier
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