Klein, l’art singulier conjugué au pluriel
Une rétrospective du Centre Pompidou permet de faire le lien entre les différentes activités de l’artiste
Jeudi 08 décembre 2005( 20 min- nantes)
Photographe, cinéaste, peintre, graphiste... La rétrospective de cinquante années de travail que consacre le Centre Pompidou à William Klein confronte les diverses formes prises par son oeuvre et les nombreux supports qu’il a exploités, de l’affiche murale à l’écran de ciné, de la page de livre à la couverture de revues de mode. L’artiste américain a orchestré lui-même cette exposition. Les commissaires, Quentin Sayag et Bruno Bajac, s’enthousiasment : « Plus qu’un regard extérieur sur le travail de Klein, cette expo est une véritable oeuvre, entièrement conçue et pilotée par l’artiste. »
Un grand couloir courbe rouge vif, avec repères chronologiques et citations, dessert différentes salles comme autant de séquences sur la vie et l’oeuvre de William Klein. On retrouve son goût pour l’image brutale et heurtée qui a fait couler l’encre des critiques à ses débuts, avant de faire école, aujourd’hui encore. « J’ai toujours aimé le côté photo amateur », explique William Klein. Décadrages, visages flous, têtes coupées, silhouettes bougées... « Ce qui m’a toujours excité dans la photographie, c’est la manière que le hasard a de mettre la vie en scène. »
L’artiste est touche-à-tout, multifacette, et cette exposition a le mérite de révéler la cohérence de son travail.
Aux « panneaux graphiques », tableaux de ses débuts, font ainsi écho les monumentaux « contacts peints » de ces dernières années. « Les planches-contacts font partie du travail de photographe et de cinéaste. Tous les photographes du monde font des traits rouges ou jaunes quand ils choisissent leurs photos. Moi, j’ai poussé ça un peu plus loin en faisant de la peinture sur mes planches-contacts, plastifiées et agrandies en très grande dimension pour cette exposition. »
Autrefois hésitant entre peinture, photographie et cinéma, William Klein a aujourd’hui tranché : il conjugue les trois.
Jeanne Dréan
William Klein, jusqu’au 20 février au Centre Pompidou (Paris 4e).