Je viens de le terminer et j'avoue avoir beaucoup aimé ce qui semble être une vérité vécue par Schlink.
La puissance de ce livre réside à mon sens dans le fait qu'il dévoile le côté humain de la monstruosité; c'est d'ailleurs pourquoi il rejoins en ce sens Les bienveillantes de Littell même si son contenu est différemment abordé.
Comment en effet considérer l'amour de Michaël Berg envers Hanna ? Si la monstruosité avait un visage, tout serait plus facile mais, et là est le problème, Hanna a endossé le rôle de cette amante au visage angélique, petite poinçonneuse de tramway qui sentait bon la glycine et le parfum suave du bain.
Encore une fois, ce livre nous montre combien il est difficile de condamner à postériori des sentiments autrefois vierges de tout regard accusateur; la dualité des sentiments est terrible lors du procès d'Hanna. Comment accepter d'être encore habité de l'amour de cette femme qu'on a perdu alors que l'on condamne avec horreur ce qu'elle fut autrefois ?
Le liseur est un très beau livre qui délivre un message essentiel et qui tente de faire accepter le poids du passé aux jeunes générations (allemandes notamment). Longtemps les parents ont eu du mal à s'affranchir de l'horreur qu'ont commises (de près ou de loin) leurs ainés; Le liseur tente ainsi de faire comprendre à quel point rien n'était facile alors et que l'horreur et la monstruosité se cachaient bien souvent sous la parure rassurante de Mr et Mme tout-le-monde....ou d'une petite poinçonneuse de tramway.
Ma note: 7,5/10