Van Gogh et moi
Une touche de couleur là,
Un trait de pinceau là,
C'est la vie, c'est l'amour,
C'est Van Gogh au grand jour.
Un style qui me laisse coi,
Une vie qui s'impose là.
Tout tourne au ralenti
Et je suis à Paris.
Attrait dans le dessin,
Un fou dont le destin
Fait vivre, pleurer, douter,
Mais surtout fait rêver.
Sa tristesse, comme un voile,
Se répand sur la toile,
Donne la vie ou la mort,
Mais se défend son corps.
Tourbillon de couleur,
Petites touches de douleur
Dans son coeur plein d'effroi.
Dans mon coeur, il fait froid.
Des volutes, des spirales
Et des femmes au teint pâle
Se confondent en un songe
Que je fais, qui me ronge.
De son rire à ses larmes,
Ses tableaux sont ses armes.
Son art ou bien sa vie,
C'est lui qui a choisi.
Sa peinture est à lui.
Quand il crée, il oublie.
Sa peinture et sa foi,
Tous deux, se fondent en moi.
De la vie, il est las.
La souffrance est un poids
Qui l'accule à la nuit.
La mort est son ami.
Du sombre à la gaieté,
De l'ombre aux nuits d'été,
Il vient en moi, j'attends.
Il est mon double, Vincent !
Loin de son corps, les maux,
Loin de son âme, les mots,
Epitaphe sur sa vie
Qui rejoint l'infini :
"Je voudrais que ce soit fini !"